mardi 25 décembre 2012

Chapitre Introductif : Tyon





Chapitre Introductif : 
Tyon 




À l'époque du Merveilleux, il existait un continent nommé Belle-Érys. C'était une immense étendue de terre qui abritait d'innombrables trésors, et qui était séparée en cinq provinces : Ériale, Médène, Fidia, Eauclaire et Natale.

À Natale, la tradition voulait qu'à la fin de l'école primaire, les enfants quittent la maison familiale pour accomplir pendant cinq ans leur service à la société : la Sociétale.

Mais au fil des ans, la tradition était peu à peu abandonnée, et seuls quelques uns la respectaient encore. Pourquoi ? Parce que la Sociétale offrait un gros avantage : celui de pouvoir voyager dans les provinces voisines, et découvrir les richesses qu'elles abritaient...
Mais avant de les laisser partir, il fallait qu'ils fassent leurs preuves en partant du cocon familial pendant deux saisons1. Ceux qui y parvenaient étaient autorisés à se lancer dans la grande aventure.

C'est ce qui expliquait qu'en ce moment, dans une maison de la bourgade du Mercarel, un jeune garçon s'agitait. Il courait dans tous les sens, poursuivi par ses grands-parents qui tentaient désespérément de le retenir. Il hissait sur ses petites épaules des balluchons, et les entassait au seuil de la porte, qu'il n'avait pas encore ouvert pour aller saluer la jeune fille qui l'attendait dehors.

Elle se trouvait au milieu du jardin orné de plates-bandes fleuries qui diffusaient leur parfum printanier. Devant elle, se dressait la maison blanche à étages. Les rideaux des fenêtres étaient tous tirés et derrière ceux-ci, elle distinguait trois silhouettes qui s'animaient.

Elle reconnaissait celle du grand-père, mince et élancée, celle de la grand mère, de taille moyenne, et enfin celle du jeune garçon. Ce dernier était suivi d'une fée à la lueur violette.
Soudain, la porte s'ouvrit et il apparut, chargé de balluchons. Il était vêtu d'une salopette sombre aux bretelles pendantes, assortie d'une marinière à manches courtes, aux rayures noires et blanches.

La jeune fille l'observait quand elle remarqua la créature qui voletait à ses côtés, et qu'elle pensait être une fée. Surprise, elle plissa les yeux pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas, puis comprit que ce n'était pas une fée... mais un !

Le garçon demeura immobile pendant un moment, fixant d'un œil curieux mais aussi méfiant celle qui l'attendait. C'était une adolescente aux cheveux bruns et mi-longs, aux yeux bridés. Contrairement à lui, elle ne possédait pas de féee1. Dommage : son petit Lunra ne s'amuserait pas beaucoup, là-bas.
Il l'observa encore durant quelques instants, avant de se décider à l'approcher d'un pas assuré, et de lui tendre la main. En temps normal, le caractère trempé de la jeune fille l'aurait poussé à l'écarter d'une tape, mais ici, devant ces vieillards qui guettaient à la fenêtre... ça n'aurait pas été très correct. Alors, elle la serra.

— Bonjour, salua-t-elle. Je m'appelle Danne, c'est avec moi que tu habiteras désormais. Tu es Tayonne Clou, c'est ça ?
— Oui. Tyon Cloud. Prononce Té-yonn Clawd, précisa-t-il en souriant, tandis qu'elle haussait les épaules.
La première impression que Danne avait eue de Tyon, était qu'il devait être sympathique. Il semblait âgé de dix ou onze ans. Il avait un visage d'enfant, avec une chevelure blond cendré en bataille. Dans ces yeux bleus-gris qui la fixaient, pétillait une certaine malice, qui avait dû donner durant des années du fil à retordre à ses grands-parents. Il avait tout du garçon normal, du genre à être apprécié par sa bande d'amis. Mais il avait aussi tout pour devenir son souffre-douleur, quand ils vivraient tous les deux...

— Enchantée Tyon, répondit-elle, en secouant sa main. Dis-moi, c'est bien un fé que je vois là ?

— Oui ! Il s'appelle Lunra ! Affirma-t-il, enthousiaste, pendant que le fé tourbillonnait autour de Danne. Tu n'as jamais vu de fé ?

— À vrai dire, les fés sont très rares dans la région d'où je viens. Bien, donne-moi tes affaires, je vais commencer à les charger.Merci Danne, dit-il, en se débarrassant de ses balluchons.

— Il ne me reste plus qu'un tour à faire, et nous pourrons enfin partir... Je suis tellement impatient... !

« Oh, crois-moi, tu changeras vite d'avis quand nous serons là-bas, pensa Danne. »

Tyon s'éloigna rapidement et retourna dans la maison, suivi de Lunra. Au moment où il franchit la porte, il surprit ses grands-parents, glissés derrière les rideaux, en train d'épier Danne.

— Vous n'avez pas honte ? Fit-il, en les faisant bondir.

Il demeura immobile à l'entrée, réalisant peu à peu qu'il vivait ses dernières minutes dans la maison familiale. Il soupira. Il monta les escaliers, décorés d'un tapis rouge tourna à l'angle et entra dans sa chambre.

Son balluchon était posé sur son lit. Quand il voulut le prendre, il entendit son grand-père se racler doucement la gorge.

— Je dois te parler Tyon !
Sa grand-mère se tenait au pas de la porte, les mains jointes, le visage crispé.

— Non grand-père, ça ne va pas recommencer ! Poussa Tyon.

— Mais... Tyon, nous ne comprenons pas... Qu'est-ce qui te pousse à nous quitter ? Questionna sa grand-mère d'une voix inquiète.

— Je vous le répète pour la cinquième fois : la Sociétale.

— Mais, la Sociétale, ce n'est pas forcément partir de la maison ! Dit le grand-père. La Sociétale ne vous oblige plus à partir immédiatement après l'école primaire, vous avez une saison libre... Passe-la avec nous !

Tyon soupira, déplaça son balluchon et se posa sur le lit. Sa chambre était en longueur et possédait une seule fenêtre, au bout de la pièce. Les murs étaient ornés de plusieurs cartes de Belle Erys, avec ses provinces aux paysages différents. Il y avait aussi des portraits de famille. Une mère, des frères plus âgés, une sœur, des grands-parents. Tous paraissaient heureux. Beaucoup étaient déjà partis explorer le Monde. À présent, son tour était venu de reprendre le flambeau.

— Grand-père... J'ai besoin d'apprendre à devenir autonome.

Apprendre à devenir autonome ! Hallucinait le grand-père, choqué. Comment pouvait-on dire ce genre de choses à dix ans ? Cette province et son système étaient en train de détruire l'enfance !

— Je voudrais partir explorer les autres provinces, expliqua-t-il. Nous pourrons toujours nous voir, et puis, je vous écrirai !

— Mais où veux-tu aller ?

— Je ne sais pas pour l'instant. Ne soyez pas si tristes, vous aurez toujours Rose. En plus, vous ne nous entendrez plus nous disputer !

Tyon leva ses yeux sur le portrait familial et quitta définitivement sa chambre.

— Helléanore, courage... Réconfortait le grand-père, tandis qu'elle étouffait un sanglot.

— Edhart... tu crois qu'il y a encore un espoir... ? Murmura-t-elle en essuyant les larmes qui brillaient au coin de ses yeux.

Son époux la contempla avec attendrissement.

— Je pense que nous devons respecter sa décision. Nous devons lui faire confiance. Le rôle des parents est d'aider leurs enfants à réussir, et non de s'opposer à eux. Nous nous lamentons au lieu de nous réjouir d'avoir un petit fils si déterminé, qui sait déjà ce qu'il veut faire.

Tyon les attendait dans le jardin. Danne entassait les balluchons dans la charrette garée. Y étaient attelés deux moas dodus. Son grand-père le serra fort dans ses bras. Sa grand-mère pleurait en silence.

— Tu n'es toujours pas parti ? Lança soudain une jeune fille qui apparut au pas de la porte.

Danne se retourna et la dévisagea. Elle eut une impression de déjà vu. Elle observa Tyon, puis la fille ; puis Tyon, puis la fille...

— Sans blague ! Vous êtes des ju... Allait-elle dire.

— Non, JE suis la plus grande ! Clama la jeune fille.

— Menteuse, c'est moi !Non c'est moi !Non, moi !

Danne les observait avec curiosité. Ils se ressemblaient beaucoup. La jeune fille avait des cheveux raides et marron clair. Son teint pâle prononçait le bleu saphir de ses yeux.

— Vous ne vous dites pas au moins au revoir, comme vos féees ? Demanda Edhart.

Le fé de Tyon et la fée de sa sœur se donnaient une accolade.

— Je ne veux pas qu'elle se mette à pleurnicher, fit Tyon avec orgueil, avant de s'éloigner de ses grands-parents pour rejoindre la charrette de Danne.

Elle venait de finir de la charger. Les moas commençaient à pousser des petits cris d'impatience.

Bon... nous devons partir maintenant... Notre journée sera très chargée.

Tyon se laissa étreindre une dernière fois par ses grands-parents. Il adressa ensuite un signe de la tête à sa sœur, qui haussa les épaules. Il grimpa dans la charrette, à côté de Danne.

— Grand-mère, Grand-père... je... Allait-il commencer.

— Prends soin de toi Tyon, lança sa grand-mère, en s'avançant. Danne... veillez sur mon petit s'il vous plaît, c'est le seul des trois qui me reste... Je vous en supplie...

— Helléanore... Intervint Edhart en lui prenant la main. Fais attention à toi Tyon, sois sage... !

Tyon n'eut pas la force de répondre, tant il avait le cœur gonflé. Il se contenta d'approuver de la tête. Ses yeux brillaient, il sentait une boule lui monter à la gorge. Sa grand-mère faisait une tête d'enterrement comme s'il partait pour les champs de bataille. Cette scène lui rappela douloureusement des souvenirs, qu'il s'était toujours efforcé d'oublier...
Et lorsqu'il croisa les yeux bleus de sa sœur remplis de larmes, il détourna les siens. Danne claqua les rênes, et le véhicule s'engagea dans la rue pavée bordée d'abricotiers fleuris, pour rejoindre ce qui serait désormais sa nouvelle maison.

— Tyon prends soin de toi ! Lui lançait sa grand-mère.

Edhart la serra contre lui pendant que Rose courait et l'étreignait, les joues couvertes de larmes.
— Grand-père, il me manque déjà... Sanglota-t-elle en le serrant de toutes ses forces.

— Je sais Rose... Il nous manque déjà à tous... Confia-t-il en regardant la charrette disparaître à l'horizon.

1À Natale, une année compte dix mois, et une saison dure cinq mois. Donc en une année, la province ne connaît que deux longues saisons.
1À Natale, comme dans certaines provinces voisines, les fés et les fées sont réunis dans une seule catégorie : les Féees.

samedi 22 décembre 2012

Bienvenue à Natale !




Bienvenue à Natale !

Natale est l'emblématique province du continent de Belle Érys, et certainement la plus connue dans le monde, bien avant Ériale, Eauclaire, Médène ou Fidia. Réputée pour sa beauté, ses prairies verdoyantes parsemées de fleurs multicolores, ses jolies petites bourgades et son Bourg Central, elle attire à chaque Printemps de plus en plus de curieux !

Lieux à visiter:

Bourg Central

Tout les Natales vous le diront : qui n'a pas traversé le Bourg Central, n'a pas visité Natale. Affectueusement surnommé le Cœur de Natale par les habitants de la Province, elle est remarquable pour ses belles maisons à colombages, ses jolies rues pavées qui portent des noms de fleurs, et ses petites boutiques, prises d'assaut à chaque Printemps par les habitants.

Bar-raB

Le Bar-raB est connu dans Natale pour deux choses : la première est qu'elle a été la première taverne à ouvrir dans la Province ; et la seconde pour sa forme très curieuse de choppe géante en bois.

Vous y trouverez deux salles: la Salle Basse – dite Contrebasse – réservée aux adultes, où vous pourrez goûter au fameux Breuvage de Moa, et la Salle Haute – dite Haut-Bois –, repère de tous les jeunes natales, lorsqu'ils viennent de terminer leur journée de travail.
Danne et Tyon, les serveurs de la Salle Haute, se feront un plaisir de vous accueillir !


Les Bourgades Natales:

Natale est aussi connue pour ses nombreuses bourgades, fondées par les différentes populations qui se sont établies dans la province.
La bourgade historique est celle des Arbusines, qui côtoie la légendaire et mystérieuse Forêt des Selves, connue pour avoir abrité ces êtres obscurs mi-hommes, mi-végétaux...
Un peu plus au Nord, vous trouverez la bourgade du Castel, qui regroupe les magnifiques châteaux des nobles et riches propriétaires Natales.

Transports :

Le moa est l'unique moyen de locomotion à Natale. Oiseaux-montures dotés d'une minuscule paire d'ailes et de pattes robustes, ils pullulent dans la Provine. Les fermiers et propriétaires d'écuries se feront un plaisir de vous les louer à des prix très alléchants le temps de votre séjour dans la Province Fleurie1 !

Culture et Vie à Natale :

Scolarité : On dit souvent de Natale qu'elle possède, comparée à ses voisines, le meilleur système scolaire de Belle-Érys. Celui-ci repose sur cinq principes :
Pas de redoublement
Début de la scolarité à cinq ans
Fin du premier cycle scolaire à dix ans
Année libre de dix à onze ans.

Début de la Sociétale à onze ans (sauf cas particuliers).