dimanche 3 février 2013

Chapitre II : Le Bar-raB (partie 1)



Comme chaque jour depuis près de deux saisons maintenant, lorsque Tyon et ses amis franchissaient l'un de ces immenses arcs cardinaux de pierre - celui de l'Est dans leur cas - ils pénétraient dans un lieu en éveil. Les cloches matinales, sonnant le début de la journée, résonnaient aux quatre coins du Bourg, arrachant les derniers paresseux à leurs lits.

Le Bourg Central, cœur de Natale, était avant tout remarquable pour ses grandes maisons à colombages, de couleur crème, munies de poutres en bois sombre. Leurs fenêtres aux balustrades ornées de jolies fleurs, s'ouvraient successivement, découvrant des visages encore rêveurs, qui s'y attardaient afin de savourer la fraîcheur du petit matin. Les plus matinaux étaient déjà dehors, passant un coup de balai au seuil de leur porte, saluant chaleureusement les jardiniers qui sillonnaient les rues tapissées de pavés rectangulaires et polis, incrustés à intervalles régulières de grosses pièces de bronze portant l'emblème provincial. Les jardiniers, poussant leurs brouettes débordantes d'échantillons de fleurs, d'outils, et de sacs de terre fraîche brouillée à du fumier, s'arrêtaient par-ci, par-là, pour arroser et embellir les fleurs réparties aux pieds des maisons, ou suspendues à des pots muraux en terre cuite.

À première vue, l'intérêt porté aux plantes dans le cœur de la Province, pouvait paraître normal, voire banal. Mais en réalité il en était tout autre, car celles-ci s'avéraient être des pièces maîtresse dans l'organisation des lieux.

Dans le Bourg Central, chaque rue n'avait pas pour identité un nom en relation avec un personnage important, ou le commerce le plus connu du coin. Elle avait pour identité le nom des fleurs qui y abondaient - et bien sûr, dans chaque rue poussait une espèce bien spécifique -. Et avec l'arrivée du Printemps, il n'était pas rare d'assister à des situations fort burlesques. Par exemple, ceux et celles qui étaient allergiques aux giroflées, se devaient d'éviter la rue des Giroflées et effectuer un détour par la rue des Lilas ; quelques uns comme Tyon, que l'odeur des iris importunait, devaient emprunter celle des Violettes. Et au final, on se retrouvait bien souvent avec des gens, possédant un itinéraire précis qu'ils respectaient à la lettre. Ces anecdotes poussaient souvent plus d'un coquin à proverber : « Qui parcoure entièrement les rues du Bourg Central est un véritable natale »

Tyon, Émeryne, Zuck, Hance et Shinkei, progressaient au milieu des rues principales, qui, en ce début de Printemps, ne diffusaient pas encore véritablement leurs senteurs. Petit à petit, elles se comblaient de monde, au grand dam des jeunes gens : en cas d'affluence il était interdit de moavaucher, sous peine d'amende.

Nos chemins se séparent ici Nuage Blanc, annonça Shinkei, en lui faisant un signe de la main, juste après que Zuckine les ait quitté.

— Salut ! Bonne journée à la maison de forge ! Charria Tyon, qui savait bien que son ami détestait le lieu où il effectuait sa sociétale.

— Ouais. Bonne journée à ta taverne impopulaire ! Rétorqua-t-il avec froideur, avant de presser le pas, suivi du petit Hance. Avance limace... !

« Impopulaire... » se redit Tyon d'un air rêveur. « Peut-être... Mais au moins, elle ne passe pas inaperçue...»

Peu après, Tyon et Émeryne arrivaient devant ce qu'était la « taverne impopulaire ». Il s'agissait de cette bâtisse qui faisait face à une belle fontaine, et qui était située dans la Place des Safrans.

— Bar-raB, lut à haute voix Émeryne, sur l'enseigne en bois, clouée au-dessus de l'entrée principale.

En plus d'être célèbre pour son impopularité, le Bar-raB l'était encore plus pour son architecture singulière, qui faisait de lui l'intrus de la Place des Safrans ; le point noir dans le ciel bleu, pour certains ; ou le ver dans le plat de pâtes, pour d'autres. Ceux qui l'apercevaient de près ou de loin, bien qu'accoutumés à sa présence, ne pouvaient s'empêcher de s'attarder, avant de reprendre leur chemin en hochant la tête. Car le Bar-raB, n'était rien d'autre qu'une bâtisse en bois en forme de choppe géante...

On y accédait en gravissant quelques marches, et en franchissant ses portes battantes. Latéralement, on pouvait apercevoir une échelle qui courait le long de sa paroi externe, et qui donnait directement à l'une de ses deux salles. Ses fenêtres en bois épousaient parfaitement les courbes arrondies de la bâtisse, et vues de l'intérieur, elles semblaient gonflées.

Non loin de là, se trouvait un groupe d'enfants avec leur institutrice. En apercevant Émeryne, la jeune femme lui adressa un signe de la main, insinuant qu'elle pouvait encore rester avec Tyon, ses camarades ne répondant pas tous présent à l'appel.

— C'est très étrange, commenta Émeryne, à propos de la choppe géante qui s'érigeait fièrement devant elle.

— Oui. Mais c'est très pratique quand on a une grosse soif, blagua son ami.

D'après ce qu'il avait pu entendre, la construction de la chose avait déchaîné les passions, les uns la qualifiant d'abomination, d'insulte, de crachat à l'harmonie architecturale du Bourg Central ; les autres arguant qu'il s'agissait du renouveau artistique natale. Mais tous ces débats, aussi houleux qu'ils avaient pu être, n'avaient pas empêché le Bar-raB d'essuyer des tentatives d'incendies, d'inondations, d'introductions volontaires de termites et de rats malades. Mais à tout cela, il avait survécu, comme immunisé contre les maux les plus impitoyables qui soient. Hélas, ce ne fut guère le cas de ses malheureux propriétaires : le premier fit faillite, le second devint boiteux après qu'une poutre lui soit tombée dessus, le troisième fut porté disparu, et le quatrième mourut fou.

— Le Bar-raB, le Bar-raB, chantonnait Émeryne pendant que Tyon la hissait pour la faire descendre de Hardie. Oh, Tyon ! Regarde !

Émeryne pointa du doigt un bonhomme, au pied de la taverne, en train de faire danser son macaque sur un air de harmonica.

— C'est Claugie, un fidèle du Bar-raB... Mais aussi le nouveau veilleur, ajouta-t-il d'une voix qui trahissait son scepticisme. Viens, allons lui dire bonjour.

Claugie et son macaque n'avaient pas seulement réussi à capter l'attention de la petite Émeryne. Quelques passants, amusés, s'étaient accordés une pause dans leur trajet. Ils regardaient ce drôle de bonhomme coiffé d'un bonnet, d'où s'échappaient de longues mèches cendrées, qui jouait de l'harmonica, tandis que son macaque vêtu d'une robe de poupée rose, dansait en décalage avec le rythme. Et lorsque le concert improvisé prit fin tous applaudirent, puis glissèrent une pièce ou deux dans la bourse que le petit animal agitait à leurs pieds.

— Salut Claugie ! Adressa chaleureusement Tyon, en s'approchant de lui une fois que les spectateurs s'étaient dispersés.

— Tyon ! Comment tu vas ? S'exclama-t-il joyeusement, récupérant la bourse des mains du primate.

Il se mit à compter sa paye, un sourire songeur aux lèvres. Il formait de petites tours de cinq pièces sur la paume de sa main, quand son attention fut attirée par ces deux grands yeux braqués sur lui.

— Mais... qui est donc cette ravissante petite dame ? Voulut-il savoir en s'accroupissant poliment devant elle.

— Émeryne ! Répondit-elle. Comment s'appelle votre macaque ?

— Il s'appelle... Singe.

— Ouh-haha ! Confirma l'animal, qui se changeait derrière un mur en carton lui servant de loge de fortune.

— C'est vrai ? S'étonna Émeryne.

Bien sûr. Il est sympa, mais fais attention à ta fée ! Avertit-il, avant de confier à voix basse : « ... Il est très friand des créatures volantes... ! ».

À cette évocation, Lunra menaça le macaque de sa baguette, et ce dernier couina de peur. Dans le passé, il avait essayé plus d'une fois de le capturer pour en faire un amuse-gueule, mais le fé, grâce à ses pouvoirs puissants, était toujours parvenu à déjouer ses plans sournois, et à le mener la vie dure par la suite.

Peu après, Émeryne leur dit au revoir et partit rejoindre le reste de sa classe. Tyon saisit Hardie par les rênes, et fit le tour de la grande choppe. Ils empruntèrent un chemin en pente conduisant aux écuries, situées au premier sous-sol de la taverne. Il poussa une porte en fer, qui grinça désagréablement en raclant le sol, et ils y pénétrèrent.

Les écuries du Bar-raB ne ressemblaient, à la connaissance de Tyon, à aucune autre à Natale. D'abord, parce qu'elles se trouvaient dans un sous-sol ; ensuite parce qu'elles étaient de forme circulaire ; et enfin pour la raison qu'elles faisaient plus penser à des oubliettes, où auraient pu moisir des forçats, sans que nul n'ait vent de leur présence. C'est pour cette raison que Jarvet1, le gérant du Bar-raB, avait creusé des fenêtres à hauteur de la rue, afin qu'elles bénéficient d'un peu de lumière, et que ses occupants n'en finissent pas fous.

— Hueirg ? Huerqua un moa tapis dans l'obscurité.

— Hueirk ! Répondit Hardie, qui se mit aussitôt à gesticuler afin de se libérer de Tyon.

Il trotta rejoindre son compère moa, qui, en traversant un épais faisceau lumineux, arbora sa silhouette fine et élancée, et son plumage éclatant.

— Bonjour Svelte ! Dit Tyon en caressant le bec du grand oiseau, qui s'était mis à émettre des bourdonnements de plaisir. J'espère que tu n'as pas fait tomber Jarvet, aujourd'hui.

Hueirg !

Après s'être assuré que les mangeoires des écuries étaient pleines d'une bouillie sirupeuse, faite de graines écrasées et de vers gras, Tyon emprunta les escaliers, qui le menèrent au rez-de-chaussée, laissant Lunra surveiller les moas. Lorsqu'il foula le plancher de la pièce suivante, il s'immobilisa, ferma les yeux, et s'adonna à ce petit rituel qu'il aimait tant. Il haussa le nez, dilata ses narines, et inspira profondément. Ici, flottaient des odeurs de lait frais, que le fermier avait livré un peu plus tôt dans la matinée ; de caramel fondant, de chocolat, et de graines de café en pleine torréfaction. Elles se brassaient à celles des croissants dorant au four, des chocolatines, mais surtout à celles des pains fourrés à la crème pâtissière et nappés de caramel... les préférés de Tyon.

Quand il ouvrit les yeux, il se trouvait dans un petit couloir vertical, au fond duquel il y avait une porte discrète. Il alla dans la direction opposée, et se retrouva au seuil d'une grande salle étonnement circulaire, comme toutes les autres de ce lieu d'ailleurs. À sa gauche, s'érigeait le comptoir rectangulaire, qui formait avec la paroi courbée une figure de demi-lune horizontale. Derrière celui-ci, s'alignaient sur des étagères des collections de liqueurs aux mille et unes couleurs, mêlées à des verres de cristal qui étincelaient lorsque les cinq lustres de la salle étaient allumés. Le comptoir faisait face aux portes battantes, encore fermées pour l'instant. Un peu en retrait, à gauche, se dressait un mât en bois poli, qui permettait d'accéder de façon spontanée aux différents niveaux de la taverne, sans avoir à emprunter ces escaliers en spirale qui s'enroulaient autour de lui. Dans le reste de la salle, se répartissaient des tables rondes, équipées chacune de cinq chaises ou tabourets ; un billard ; et une petite scène poussiéreuse, à gauche des portes battantes, que les musiciens avaient depuis longtemps boudé. On pouvait distinguer les silhouettes vagues d'un vieux piano, contre lequel était adossé une guitare, à côté d'une contrebasse et d'une paire de tambours miniatures. Tout dans cette salle était en chêne massif, des parois au plancher, en passant par le mobilier.

Tyon allait partir ouvrir les portes battantes, lorsqu'il perçut un long crissement. Il pivota aussitôt vers la mât, et vit une forme fuyante se laisser glisser dessus, avant de se réceptionner avec délicatesse. Il s'agissait d'un homme, dont on ne savait s'il fallait donner la fin de la vingtaine ou les premières heures de la trentaine. Son apparence laissait penser qu'il était un tombeur né : grand et mince, ses yeux étaient bleus, incrustés dans un visage ovale agrémenté d'une chevelure de couleur noir ébène, naturellement soyeuse et brillante. À cette série de qualités, il fallait ajouter ce sourire éclatant, qui le faisait ressembler à un prince charmant légèrement vantard...

Mais hélas, quand on le connaissait bien, on savait qu'il s'agissait d'un bien piètre séducteur, qui faisait fuir toutes ces demoiselles dès qu'elles apprenaient qu'il était le gérant de ce lieu maudit qu'était le Bar-raB...

— Salut mon grand ! Lança-t-il en s'approchant de lui d'un pas assuré.

— Salut Jarvet ! Fit Tyon en lui donnant une tape complice dans la main. Tu as l'air en pleine forme aujourd'hui... Que s'est-il passé ? Svelte ne t'a pas fait tomber ?

— Très drôle Tyon, répliqua-t-il en secouant la tête. Eh bien sache que j'ai une très grande nouvelle à t'annoncer : cette saison, les huissiers ne viendront pas nous importuner !

— Sans blague ? Hallucina Tyon, incrédule. Ils ne vont plus confisquer le Bar-raB pièce par pièce ?

Voilà qui était un autre détail, qui ne faisait que creuser un peu plus le fossé entre le Bar-raB et les autres tavernes du Bourg Central : la menace constante des huissiers. Aussi longtemps qu'il pouvait se souvenir, jamais il ne s'était passé deux semaine sans que les charognards ne viennent leur rendre visite. À la longue, Tyon les connaissait presque tous, et plaisantait même avec certains, ce qui avait le don d'agacer Jarvet.

— Sans blague ! Confirma Jarvet, plus sérieux que jamais. Nous avons décidé de fêter cela ce soir. Nous dînerons tous les quatre ici. Qu'en dis-tu ? Tu es de la partie j'espère ?

Tyon resta silencieux et réfléchit un instant. La Forêt des Selves... Il devait absolument s'y rendre... Tant pis pour le dîner.

— Je ne pourrais pas ce soir, répondit-il, en faisant la moue.

— Comment ça tu ne pourras pas ? Rétorqua une voix féminine.

Tyon adressa un coup d'œil aux escaliers en spirale qui entouraient le mât. Une femme dodue les descendait. Elle portait un tablier à bord brodés, et était coiffée d'un petit chignon. Il s'agissait de Gretta, la cuisinière attitrée du Bar-raB. Elle était celle qui préparait les plats délicieux de la taverne, ainsi que les succulents pains à la crème pâtissière dont Tyon raffolait. Gretta avait tout de la mère poule débordante d'amour : elle était attentionnée et protectrice, surtout envers son petit Tyon, contre les attaques fréquentes de cette jeune fille qui la succédait dans les escaliers.

Elle était brune, avait les yeux bridés, et ne souriait guère. Cette fille là, Tyon la connaissait bien, très bien même, puisqu'il s'agissait de cette ogresse avec qui non seulement il cohabitait, mais en plus avec qui il effectuait sa Sociétale : Danne !

Gretta s'approcha et déposa un baiser sur le front de Tyon, tandis que ce dernier évitait de croiser le regard de celle qu'il surnommait secrètement l'Ogresse.

Qu'est-ce qui t'empêche donc de venir dîner avec ta Gretta ce soir ? Enquêta la femme, en enfonçant ses poings dans ses hanches.

Tyon l'observa silencieusement, se contentant de hausser un sourcil et de sourire en coin. Elle était drôle cette Gretta, avec ses yeux fins et pointus, et son visage tout rond qui semblait se friper autant qu'une vieille orange, quand elle fronçait ses sourcils minces, comme à cet instant.

— Alors ? Tu ne me réponds pas ? Insista-t-elle en plissant un peu plus ses yeux.

— Il a rencard ce soir, balança Danne, qui se tenait en retrait, familièrement assise sur une table.

Comme souvent elle portait des vêtements sombres, accompagnés d'un bandeau blanc noué autour de la tête. Son pantalon bouffant s'arrêtait au niveau des mollets, découvrant des pieds fins, glissés dans des sandales.

Vraiment ? Dit Jarvet, incrédule, avant de tapoter l'épaule de Tyon et de lui glisser : « Félicitations, tu marches sur mes pas... Tu sais à quelle porte frapper si tu as besoin de conseils »

— Ah, j'ai toujours su que mon tout petit serait le plus grand des tombeurs ! Déclara Gretta, ce qui ne fut pas vraiment du goût de Jarvet. Tu n'as qu'à venir avec elle !

— Hé ce n'est pas vrai ! Démentait Tyon, qui sentait déjà là un nouveau sujet qui ferait de lui, une énième fois, le souffre-douleur du Bar-raB.

Il ment ! Accusa Danne.

— Allons Danne, arrête un peu de taquiner notre petit Tyon, intervint Gretta en prenant le cadet du Bar-raB dans ses bras, sans qu'il ne puisse objecter. C'est déjà dur pour lui d'assumer le rôle du plus petit, alors si en plus on se met à le taquiner...

— Arrête Gretta ! Se défendait Tyon en tentant de se délivrer de son étreinte de pieuvre, tandis que Jarvet s'esclaffait.

— Oh, j'allais oublier... Je t'ai préparé ces pains à la crème pâtissière que tu aimes tant, rappela-t-elle en gravissant les marches, avant de revenir, un plateau en mains. Je trouve que tu as beaucoup maigri ces derniers temps, il faut que tu manges. Engraisses-tu bien mon petit, à la Maisonnette, Danne ?

« Hé ! Je ne suis pas un poulet quand même ! » Aurait voulu crier Tyon.

— Ouais, fit Danne en haussant les épaules.

Et l'adolescente disait vrai. Malgré son caractère qui laissait à désirer et son jeune âge, Danne se révélait être un véritable cordon bleu, qui concoctait les mets les plus raffinés à la Maisonnette. Cette qualité avait le don de dissiper les reproches et le zeste de rancœur que Tyon éprouvait souvent pour elle.

Mais sa réponse n'empêcha pas Gretta de hocher la tête, mécontente.

— Je ne suis pas du tout d'accord avec cette Sociétale... ! Fit-elle savoir, après avoir inspecté Tyon et Danne de la tête aux pieds. Comment peut-on laisser des gens aussi jeunes que vous, vivre tous seuls dans une maison ? Danne n'a même pas seize ans !

Mais Gretta, la Chochiétale che n'est pas cheulement habiter cheul, fit le cadet du Bar-raB en se goinfrant d'une viennoiserie. Jarvet te l'a encore expliqué la semaine dernière !

Gretta haussa ses épaules rondouillardes et tous, sauf Danne, rirent.

Voilà ce qu'était la petite famille du Bar-raB. Jarvet, le gérant ; Gretta, la cuisinière ; Tyon, le jeune sociétale, et Danne. Ces deux derniers étaient en charge de cette salle à l'étage, que l'on surnommait la Salle Haute, tandis que celle du rez-de-chaussée était la Salle Basse. Toutes deux ne différaient pas vraiment, à l'exception que la première était plus conviviale, et qu'elle était en chêne blond.


1La prononciation correcte est Jarvètt

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